Synthétique ne veut pas dire plastique

Souvent, lorsque l’on remarque le mot « synthétique » lors de l’achat d’un produit, on allie directement ce produit avec une matière conçue de toute pièce, de mauvaise facture ou de basse qualité. Cependant, dans le milieu des pierres, il existe une subtilité importante à prendre en compte : les gemmes synthétiques sont en réalité de parfaites copies de leurs homologues naturelles. On vous explique tout !

Que signifient naturel, synthétique et artificiel ?

Le mot gemme est employé pour toutes les pierres d’origine naturelle ; c’est-à-dire les pierres formées naturellement grâce à la présence d’éléments chimiques précis dans un environnement de pression et température adapté. La gemmologie consiste donc en l’étude des gemmes.

Les pierres synthétiques sont, quant à elles, des fabrications de matières par l’Homme dans des laboratoires ou des usines.

À contrario, les matières dites artificielles sont fabriquées de toute pièce par l’Homme et il n’existe pas d’équivalent de ces matières dans la nature. Par exemple, les plastiques et les polystyrènes sont artificiels.

Quelles sont les différences entre une pierre naturelle et sa reproduction synthétique ?

En effet, si les deux produits bénéficient de propriétés physiques, chimiques, optiques et cristallines équivalentes, ils possèdent tout de même des différences.

Son origine

La première différence à ne pas négliger est évidemment que l’une est fabriquée par l’Homme tandis que l’autre est minée.

La présence d’inclusions

L’autre différence notable, permettant aux gemmologues d’expertiser une pierre, concerne les inclusions (impuretés) trouvables dans ces pierres.

L’environnement naturel peut laisser place à des défauts de cristallisation. Il peut s’agir d’inclusions diverses et variées. Ces inclusions témoignent de la formation naturelle de la gemme.

L’environnement synthétique, quant à lui, peut aussi laisser place à certaines inclusions, cette fois-ci caractéristiques des procédés de synthèse et des traitements nécessaires pour créer ces pierres en laboratoire.

Exemples d’inclusions caractéristiques : les saphirs et émeraudes.

Saphir naturel et saphir synthétique

Prenons l’exemple d’un saphir naturel, ainsi que d’un saphir synthétique fabriqué par le procédé Verneuil (synthèse par fusion de flamme).

La distribution de la couleur dans les deux pierres est due à la présence de fer et de titane.

Contrairement au saphir naturel, leurs homologues synthétiques sont créés avec un mouvement de rotation. Cette rotation se remarque lorsque la matière cristallise.

Ainsi, nous pouvons remarquer la présence de « zones de croissance courbes » pour les cristaux synthétiques (photo du haut), et des « zones de croissance droites » ou « en chevrons » (angles) pour les naturelles (photo du bas).

Attention, il existe d’autres procédés de synthèse pour les saphirs qui peuvent présenter des « zones de croissance droites ».

Ainsi, il est possible de qualifier un saphir de synthétique lorsque des zones courbes sont observées ; mais il n’est pas possible de qualifier un saphir synthétique de naturel uniquement grâce aux zones droites ou en chevrons.

Émeraude naturelle et émeraude synthétique

D’autres types de différences peuvent se remarquer entre une pierre naturelle et son homologue synthétique. Prenons le cas des émeraudes.

Une émeraude naturelle pourra présenter des inclusions de petits cristaux d’autres minéraux, par exemple de la chromite (photo de gauche).

Tandis que les émeraudes synthétiques, issues d’un procédé de cristallisation par dissolution hydrothermale, peuvent présenter des « clous de phénacite » : il s’agit de petits cristaux allongés de phénacite caractéristiques du procédé de fabrication hydrothermal de l’émeraude (photo de droite).

Que faire lorsque ces inclusions ne sont pas visibles ?

Il n’est pas rare d’observer une pierre qui ne présente aucune inclusion. Dans ce cas, il n’existe aucun moyen à l’œil nu pour faire la différence entre pierre naturelle et synthétique.

Il est plus commode de faire appel à un laboratoire de gemmologie, afin de réaliser des analyses plus poussées pour déterminer la naturalité d’une gemme.

Les deux matériaux se ressemblent tellement qu’il est nécessaire d’employer des machines d’analyses spectrométriques pour identifier les proportions d’éléments chimiques en traces qui, elles, détermineront si la pierre est naturelle ou synthétique.

Cette analyse est souvent combinée à d’autres analyses poussées afin d’établir un certificat d’authenticité de laboratoire.

Quel choix faire entre naturel et synthèse ?

Le choix peut parfois s’avérer difficile entre gemme naturelle et pierre synthétique.

Une gemme est l’expression même de ce que la nature nous offre, aussi le degré de rareté sera souvent un critère important lors de l’achat des gemmes. La taille et la pureté sont des éléments qui peuvent également entrer en compte.

Une pierre synthétique, quant à elle, présente l’excellence de fabrication humaine. Le plus souvent libres d’inclusions, ces pierres sont représentatives des avancées scientifiques de notre ère : plus brillantes, presque parfaites…

Il n’existe pas un meilleur choix que l’autre, la sélection de tous les types de pierres ne revient qu’à vous.