Il parle de ses bijoux comme d’histoires à raconter. Avec son Atelier Gilbert, Valentin redonne à la joaillerie sa dimension la plus humaine : celle du souvenir, de la transmission et du geste. Rencontre avec un créateur pour qui chaque bijou est un récit à vivre.
Bonjour Valentin, pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Valentin Gilbert, concepteur et designer joaillier.
Je crée des pièces sur mesure pour des ateliers et des particuliers, entièrement conçues en 3D, avec une exigence issue de la tradition joaillière.
J’aime faire dialoguer le savoir-faire ancestral et la précision numérique, pour donner vie à des bijoux qui racontent une histoire — celle de la matière, de la pierre, et de ceux qui la portent.

Portrait de Valentin Gilbert

Quelles sont les étapes déterminantes dans votre parcours de formation ?
J’ai commencé en alternance dans un bureau d’études dédié à la conception pour plusieurs maisons joaillières de la place Vendôme.
C’est là que j’ai appris la discipline du dessin, la précision du volume, le respect des proportions et la maîtrise du détail.
On y apprenait que la joaillerie n’est pas un simple croquis : c’est une science de la proportion et de la cohérence.
Ensuite, j’ai rejoint une manufacture plus traditionnelle, où j’ai découvert la réalité de l’atelier : la fonte à cire perdue, les contraintes du métal, les marges d’erreur inexistantes, la patience, et surtout la logique technique derrière chaque geste.
Là-bas, j’étais à la fois fondeur, maquettiste et concepteur 3D.
Ces deux expériences m’ont donné un ancrage essentiel : comprendre que ce métier ne se regarde pas, il se vit.
Elles m’ont appris à allier le respect du geste et la rigueur de la conception numérique.
Aujourd’hui, j’ai fondé l’Atelier Gilbert, où je me consacre au design et à la conception joaillière avec une vision claire :
créer des bijoux porteurs d’âme, fait pour être vécues, pas enfermées.
Qu’est-ce que vous aimez dans ce métier ?
Ce qui me passionne dans ce métier, c’est de créer des pièces qui portent une histoire.
Un bijou n’est jamais simplement un objet précieux : il est souvent le témoin d’un moment, d’un lien, d’une transmission familiale.
Beaucoup de clients arrivent avec une idée, mais aussi avec un vécu — une pierre de leur grand-mère, une alliance de leur arrière-grand-père…
Ce sont des fragments de vie.
Mon rôle, c’est de transformer ces souvenirs en un nouveau bijou, une création qui prolonge leur histoire tout en devenant une pièce à part entière, prête à être transmise à son tour.
Pouvez-vous nous parler de votre processus de création ?
Le processus commence toujours par l’écoute : on parle de leur histoire, de l’émotion derrière le projet, de ce qu’ils souhaitent ressentir en portant la pièce.
Puis viennent les croquis, les études de forme, la modélisation — chaque étape guidée par cette dimension humaine.
Créer un bijou, c’est donner une forme à un souvenir et accompagner quelqu’un dans un moment important de sa vie.



Quelles sont vos sources d’inspirations ?
Je puise beaucoup dans ce qui traverse le temps : l’ancien, l’architecture, les ornements historiques, mais aussi la nature, avec ses lignes organiques et ses mouvements spontanés.
J’aime comprendre comment les choses ont été pensées, construites, sculptées — qu’il s’agisse de la façade d’un bâtiment, de la nervure d’une feuille ou d’un motif ancien oublié dans un détail d’art décoratif.
Et puis, il y a la mécanique.
Un jour, quelqu’un m’a dit que cela se voyait que je venais de cet univers — on retrouve dans mes créations une logique interne, une précision discrète, presque un mécanisme caché.
Je crois que c’est ma manière de concevoir : équilibrer la poésie et la structure, la douceur et la rigueur, l’émotion et la technique.
Pour moi, l’inspiration est un pont entre ce qui est éternel et ce qui est ingénieux.
Valentin Gilbert, quelles techniques utilisez-vous ?
J’utilise principalement la conception assistée par ordinateur, mais tout commence toujours par un croquis sur papier. Cette étape est essentielle : elle permet au client de visualiser l’esprit de la pièce et de valider l’esthétique dès le départ.
Ensuite, je modélise le bijou en 3D, ce qui offre un niveau de précision millimétrique indispensable pour assurer l’équilibre, le confort et la durabilité du modèle.
Une fois la modélisation terminée, j’imprime une maquette en résine grâce à une imprimante 3D. Le client peut alors manipuler la pièce, l’essayer, ressentir les volumes et proposer des ajustements si nécessaire.
Lorsque tout est validé, cette maquette devient la base du moulage : elle est fondue pour être transformée en or.
C’est un processus hybride que j’apprécie particulièrement : la main, l’oeil et le geste traditionnel racontent l’histoire de la précision numérique.
Il garantit des bijoux parfaitement pensés, tout en préservant la poésie et l’intention du sur-mesure.


Sautoir « Le danseur », né d’un fil d’or et d’un battement de coeur.
Pourriez-vous nous partager l’une de vos créations emblématiques ?
L’une de mes pièces les plus fortes est un sautoir en or jaune représentant un danseur.
Il est né d’un fil d’or et d’un battement de cœur.
Ni homme, ni femme — juste une silhouette libre, suspendue entre deux chaînes, comme entre le ciel et la terre.
Ce danseur ne cherche pas à être vu.
Il danse pour se souvenir.
Chaque mouvement raconte une histoire : celles qu’on laisse derrière soi, celles qu’on porte avec soi, et celles qu’on n’a jamais osé dire autrement qu’avec le corps.
Ce bijou est son théâtre.
À chaque contact avec la peau, il revient à la vie.
Et si l’on tend l’oreille, on l’entend presque murmurer :
“Je ne suis pas figé. Je suis mouvement. Je suis liberté.”
J’ai façonné cette pièce de A à Z : du croquis à la sculpture, de la fonte à l’assemblage.
Elle est née d’un geste précis et d’une émotion sincère.
Pour moi, c’est ma vision de la grâce traduite en or.
Pouvez-vous nous parler de votre dernière création avec les pierres synthétiques achetées en ligne sur la boutique de DALLOZ stones & rough ?
J’ai imaginé ces deux bagues comme un duo contemporain, pensé pour dialoguer entre elles.
La première est une bague ouverte, centrée sur une tanzanite et sertie de petits saphirs synthétiques pour en renforcer la profondeur.
La seconde, plus graphique, est une bague double traversant deux doigts, montée d’un saphir princesse et d’un pavage de corindons synthétiques saphir bleu foncé ronds provenant de la boutique en ligne Dalloz Stones & Rough.
L’idée était de jouer sur l’équilibre entre force et légèreté, entre pierres naturelles et pierres de synthèse. Au-delà de leur origine, ce sont la couleur, la lumière et la précision du travail joaillier qui créent l’émotion.
Je dois dire que la qualité des pierres a grandement contribué à cette harmonie : leur régularité et l’homogénéité des calibres étaient impeccables, parfaitement conformes à mes attentes. Ce niveau de constance m’a permis de travailler avec une grande précision et d’obtenir exactement le rendu que j’avais imaginé pour ce duo.



À travers ses mots et ses gestes, Valentin Gilbert nous rappelle que la joaillerie n’est pas qu’une affaire d’esthétique : c’est une manière de donner forme à l’émotion et de prolonger le lien entre la matière et la mémoire.
Dans son atelier, la précision numérique s’allie à la poésie du savoir-faire pour créer des pièces habitées, pensées pour être portées, vécues et transmises.
Chaque bijou naît d’une rencontre entre la main, la pierre et l’histoire de celui ou celle qui la porte.
Cette vision fait écho à celle de Dalloz Stones & Rough, où la pierre n’est jamais un simple matériau, mais le point de départ d’une aventure créative.
Entre tradition et innovation, c’est cette même quête d’authenticité et de sens qui relie nos univers : donner vie à la beauté, sans jamais trahir la main qui la façonne.
Pour découvrir davantage l’univers de Valentin Gilbert et suivre ses créations :
www.lateliergilbert.fr
Instagram : @latelier.gilbert
